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Religiosité et dépression, par Rigaud Saint-Amour, Docteur en counseling

Dernière mise à jour : 26 sept.


Spiritualité et religion
Création d'images: lefabsonsully.com

La religiosité, définie comme l'attachement à des croyances et pratiques religieuses, peut avoir des effets positifs sur la façon de faire face à la dépression.


Cet article explore comment la religiosité aide à faire face à la dépression par le coping religieux, le soutien social d’une communauté religieuse, l’effet des croyances religieuses sur le cerveau et les approches thérapeutiques intégrant la religiosité.


1.     Le « coping » religieux


La religiosité peut jouer un rôle important dans la gestion de la dépression par le biais de divers processus. Tout d'abord, le coping religieux, qui désigne l'utilisation des croyances et pratiques religieuses pour faire face aux difficultés de la vie, peut offrir un réconfort significatif aux personnes dépressives.


Le « coping » religieux peut affecter le comportement, les émotions et le bien-être physique d'un individu en influençant positivement le moral et l’intérêt de participer à des activités de sa communauté d’appartenance. Par exemple, lire des Écritures saintes, prier ou méditer peut permettre à un individu de se sentir soutenu par un Être supérieur, réduisant ainsi le sentiment de solitude.


En plus, la participation à des services et rituels religieux peut fournir une structure et une routine qui donne un sentiment de stabilité. En résumé, le coping religieux aide les personnes à gérer la dépression en offrant des moyens spirituels et structurés pour faire face aux défis quotidiens de la dépression.


2.     Le soutien social d’une communauté religieuse


Le mot « religion » dérive du latin « religare » qui signifie lier ou attacher. Autrement dit, la religion crée un lien d’attachement social entre des personnes appartenant à un groupe religieux identique. En effet, l’affiliation à une communauté religieuse fournit un soutien social favorable au bien-être des membres.


Être membre d'une communauté religieuse permet de créer des liens avec des personnes partageant les mêmes croyances et valeurs, ce qui peut offrir un réseau de soutien émotionnel et pratique. Par exemple, des groupes de prière ou des cercles de discussion permettent de partager leurs expériences et de recevoir des conseils et de l'empathie.


De plus, le soutien social d’une communauté religieuse permet de faire face à la dépression en modifiant ses pensées négatives et en contrant la solitude, l’isolement, le retrait social et le découragement. Des événements communautaires tels que les fêtes religieuses ou les activités caritatives renforcent le sentiment d'appartenance et de solidarité. Ainsi, le soutien social via la communauté religieuse peut atténuer la dépression en créant des connexions sociales positives et un sentiment d'inclusion.


3.     L’effet des croyances religieuses sur le cerveau


Les croyances religieuses peuvent également influencer positivement la santé mentale par des changements dans la morphologie, les activations et les connexions neuronales du cerveau. Des études ont montré que la lecture des Écritures saintes, la méditation et la prière régulières peuvent entraîner des modifications structurelles dans le cerveau, comme l'augmentation de la matière grise dans les régions associées à la régulation des émotions. Par exemple, une pratique méditative telle que la méditation chrétienne accompagnée de la prière peut améliorer la connectivité entre les régions cérébrales responsables de la gestion du stress.


En effet, l'activation des zones cérébrales liées à l'espoir et à la résilience peut renforcer la capacité à surmonter la dépression. Dr. Marwa Azab, Ph.D. en neuroscience de l’Université de Californie, soutient que « valoriser la religion peut déclencher des changements cérébraux qui réduisent le risque de dépression » (Psychology Today, 2019). En résumé, les croyances religieuses peuvent modifier le cerveau de manière à favoriser une meilleure gestion émotionnelle.


4.     Les thérapies intégrant la religiosité


Certaines approches thérapeutiques intègrent la religiosité pour aider les personnes à gérer leur dépression, tel est le cas du counseling pastoral. Ce dernier utilise des ressources spirituelles ainsi que des connaissances psychologiques pour favoriser la guérison et la croissance des personnes en besoin d'aide. Le conseiller pastoral emploie des techniques fondamentales d’écoute active (compréhension, empathie, respect, authenticité, reflet) afin d’assister les personnes dans la gestion des difficultés de leur vie.


Si vous faites partie d’une communauté religieuse, parler à un conseiller pastoral de confiance et bienveillant peut vous offrir un espace sûr pour exprimer vos sentiments et recevoir de l’espoir afin de parvenir à un état de bien-être grâce à des paroles édifiantes. Par exemple, un conseiller pastoral peut offrir un soutien spirituel et moral, tout en encourageant des pratiques religieuses bénéfiques comme la prière ou la lecture de textes sacrés.


De plus, l’intégration des croyances religieuses dans la thérapie cognitivo- comportementale (TCC) peut aider à restructurer les pensées négatives des personnes croyantes et à promouvoir une vision plus positive de la vie. Ainsi, une approche thérapeutique intégrant la religiosité peut offrir des outils supplémentaires pour accompagner une personne vivant une situation de dépression.


En conclusion, la religiosité offre des ressources efficaces pour faire face à la dépression. À travers le coping religieux, le soutien social, l’effet des croyances religieuses sur le cerveau et les approches thérapeutiques, elle influence positivement le comportement, les émotions et le bien-être physique des personnes vivant avec la dépression.


***Cet article ne remplace pas la consultation d’une professionnelle de la santé mentale. ***

 

Rigaud Saint-Amour, Docteur en counseling, T.S.

Conseiller conjugal et familial

Institut Impact International

 

Lectures recommandées :

Azab, M. (2019). Can Religion Help with Depression? Neuroscience in Everyday Life. Psychology Today. Retrieved from

Bailly, N., Roussiau, N., & Fleury-Bahi, G. (2011). Étude des liens entre les croyances religieuses et spirituelles, la santé et l'âge. Bulletin de psychologie, 2011(2), 149-154. https://doi.org/10.3917/bupsy.512.0149

Berghmans, C. (2023). L’impact des approches thérapeutiques basées sur la spiritualité dans le champ de la santé mentale au niveau de l’anxiété : une revue exploratoire de la littérature de travaux contrôlés et randomisés. Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, 181(9), 791-801. https://doi.org/10.1016/j.amp.2023.04.002

D’Oléon, A. (2021). Santé mentale : « La religion a un effet plus protecteur qu’aggravant ». La Vie. https://www.lavie.fr/actualite/sante-mentale-la-religion-a-un-effet-plus-protecteur-qu-aggravant-08-07-2024-120986_44.php

Gauthier, G. et al. (2023). La prise en compte de la spiritualité en travail social : une analyse quantitative exploratoire. Revue Intervention, 157.https://revueintervention.org/wpcontent/uploads/2023/07/11_ri_157_2023.2_Gauthier_Bergeron-Leclerc_Pilote.pdf

Martin-Valois, C. (2022). Une « patate chaude » ! : Perspectives d’intervenant.e.s sociaux.ales issu.e.s de l’immigration sur la question de la spiritualité (Mémoire, Université du Québec à Montréal, Maîtrise en travail social). Archipel - UQAM. https://archipel.uqam.ca/15539/1/M17573.pdf

McCullough, M. E., & Larson, D. B. (1999). Religion and depression: A review of the literature. Twin Research, 2, 126–136. Retrieved from http://www.stockton-press.co.uk/tr

Saint-Amour, R. (2019). Le rôle de la religion et de la spiritualité au fil de l'intégration : le cas des travailleurs qualifiés d'origine haïtienne (Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal). Archipel-UQAM. https://archipel.uqam.ca/13561/1/M16375.pdf

 

 

 

 

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